Le parcours commençait par un prélude : la Santos-Dumont Rewind, une des montres les plus enthousiasmantes de Watches and Wonders cette année. Sur un audacieux cadran en cornaline, la montre frappe l’imagination en affichant l’heure à l’envers, grâce au calibre manuel inversé 320 MC. Dans son discours lors du vernissage de l’exposition, le directeur général de Cartier UK, Laurent Feniou, a qualifié la montre « prétexte à exposition » et de « défi mental mais magnifique ».

Imaginative et presque magique, la Santos-Dumont Rewind représente un monde où tout est possible. Elle véhicule brillamment l’esprit pionnier et le sens de l’aventure qui se trouvent au cœur de la collection Santos et de son inspirateur éponyme : l’audacieux aviateur et inventeur, Alberto Santos Dumont.

Comme on pouvait s’y attendre, Alberto Santos Dumont était très présent dans l’exposition : le premier chapitre comportait de fascinants documents biographiques et d’archives de l’aviateur dandy, ainsi que des portraits de lui, vêtu d’un costume trois pièces et d’un chapeau melon, perché sur le fuselage de ses inventions. Outre des images emblématiques et même une maquette du Paris fin de siècle, il y avait des créations de Santos Dumont, comme le Brazil, le plus petit avion jamais réalisé à l’époque de son premier vol en juillet 1898, et le biplan Oiseau de Proie qui a remporté des prix et battu de records.

Parallèlement aux exploits aériens, il y avait les montres, notamment la première montre bracelet moderne conçue spécifiquement pour être portée au poignet. Le parcours horloger débutait avec la Santos droit de 1912, la plus ancienne pièce de l’exposition, ainsi que la plus ancienne Santos des archives de Cartier (Louis Cartier a produit la montre pour Santos Dumont en 1904, mais elle n’a été commercialisée qu’en 1911). Elle était exposée à côté d’autres modèles historiques, datant de 1915 à 1963, notamment une pièce très rare de 1924 dotée d’un surprenant boîtier en bakélite.

Le deuxième chapitre de l’exposition racontait l’évolution de la montre iconique, des années 1970 au début des années 2000, et mettait l’accent sur les changements de forme ainsi que sur les innovations techniques. Il y avait une Santos de Cartier Ronde de 1980 de forme octogonale, des modèles à cadrans laqués de la même période et la techniquement innovante Galbée, avec son boîtier et son bracelet incurvés. « La Santos commençait à trouver son caractère », a précisé Jenny Rourke, responsable des archives de Cartier à Londres.
Le dernier chapitre, Timeless Modernity (Modernité intemporelle), présentait des créations de 2004 à 2024. Les plus grands fans ont sans nul doute adoré les pièces Santos 100 du centenaire produites en éditions limitées, notamment de magnifiques modèles métiers d’art arborant un cheval arabe ou un motif Taj Mahal orné de pierres précieuses. Beaucoup de montres de cette section provenaient de la collection Cartier, un ensemble de quelque 3'500 pièces comprenant des montres, des bijoux et des accessoires, allant des années 1950 à la fin des années 2000.

Laurent Feniou a résumé cette magnifique exposition Santos organisée à l’occasion de la foire d’art Frieze ainsi : « Cette collection est très spéciale pour les collectionneurs et les passionnés de montres. Nous avons la chance de réunir toute la collection Santos ici, dans un seul espace. »