Interview : Marco Borraccino sur les nouveaux modèles 1969 en bronze de Singer

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Singer 1969
Nous parlons avec le cofondateur et directeur créatif de la marque des séduisantes nouvelles éditions de sa Chronograph et de sa Timer, épurées et compactes

A cette époque l’an dernier, l’horloger genevois Singer Reimagined entamait un voyage empreint de nostalgie en dévoilant les premières pièces de sa collection 1969.

Ces nouvelles interprétations des montres à l’allure rétro de la marque, Chronograph et Timer, étaient pourvues de boîtiers plus compacts de 40 mm et de cadrans plus sobres et plus lisibles – comparé aux précédentes montres de Singer Track 1 et Flytrack – rendus possibles par l’ingénierie révisée de leurs impressionnants mouvements fabriqués par Jean-Marc Wiederrecht et son équipe chez Agenhor.

1969 Timer and Chrono © Singer Reimagined
1969 Chronograph et Timer © Singer Reimagined

Singer Reimagined a maintenant donné une suite à ces premières pièces 1969 – qui étaient en acier inoxydable avec des cadrans noir laqué – en lançant de séduisantes éditions à boîtiers en bronze de 1969 Chronograph et de 1969 Timer. Toutes deux arborent des cadrans et des bracelets en tissu vert kaki, tandis que les fonds de boîtiers, la partie qui touche le poignet, sont en titane hypoallergénique.

1969 Chronograph © Singer Reimagined
1969 Chronograph © Singer Reimagined

Et ce n’est pas tout : la marque a aussi saisi l’occasion pour mettre à jour son offre 1969 en acier inoxydable, puisque la Chronograph et la Timer sont maintenant disponibles avec un cadran argenté soleillé. Ces deux modèles sont munis du bracelet à maillons en H en acier inoxydable introduit lors du lancement de la collection 1969 l’an dernier.

1969 Chronograph © Singer Reimagined
1969 Chronograph © Singer Reimagined

Nous avons discuté avec le cofondateur, directeur créatif et designer de Singer Reimagined Marco Borraccino de toutes les subtilités de ces mises à jour.

Marco, cela fait un an que Singer a dévoilé sa collection 1969. Quel genre de réactions a-t-elle suscité ?

Cela a été génial. Grâce à la plus petite taille et à la face plus sobre de ces montres, nous avons pu toucher une clientèle potentielle différente, plus large. Lorsque vous montrez notre Track 1, par exemple, à quelqu’un qui ne sait pas ce qu’est l’Agengraphe, il peut se sentir perdu parce qu’il y a trop de choses à regarder. Pour d’autres en revanche, cette complexité est un rêve. Soit on l’aime parce qu’elle est différente, soit on ne comprend tout simplement pas.

Mais avec la 1969 je voulais garder le même langage conceptuel que la Track 1 et la Flytrack, tout en ayant quelque chose de plus facile à assimiler et à digérer. L’objectif était vraiment de simplifier la perception de la montre. Sur la Chronograph 1969, nous l’avons fait en affichant l’heure et les minutes dans un guichet au centre du cadran et sur la 1969 Timer nous l’avons fait en indiquant l’heure avec trois aiguilles traditionnelles au centre.

Marco Borraccino © Singer Reimagined
Marco Borraccino © Singer Reimagined

Pour développer la collection, vous avez introduit ces magnifiques boîtiers en bronze. Pourquoi ?

Je voulais un matériau plus chaud et quelque chose qui évolue avec le porteur. L’acier inoxydable est fantastique, mais le bronze offre un toucher et une sensation différents. C’est un matériau vivant. Après quelques semaines ou mois, l’aspect et la sensation seront totalement différents. J’en ai porté une quelques semaines pour voir comment le métal vieillirait et c’est vraiment super de voir comment la patine évolue.

Vos montres ont été décrites comme des odes aux années 1970. Comment, alors, le bronze trouve-t-il sa place dans la philosophie de Singer Reimagined ?

Tout à fait naturellement. Tout d’abord, depuis les débuts de la marque, nous avons utilisé des matériaux liés à la performance – comme la fibre de carbone et la céramique – ou des matériaux horlogers conventionnels. Je dirais que l’acier inoxydable et le bronze sont assez conventionnels dans l’industrie horlogère.

Mais le bronze a également un aspect de performance : lorsque j’explorais des matériaux potentiels pour notre Divetrack, j’ai appris que le bronze peut en fait très bien convenir à des applications en eau de mer grâce à sa résistance à la corrosion.

Finalement, le bronze est probablement le seul matériau qui porte la marque de la personne qui le porte. Si nous faisons une analogie avec les voitures – ce qui est naturel pour notre entreprise – c’est comme le siège de votre voiture : lorsque vous vous asseyez toujours sur le siège en cuir du conducteur, à la fin vous laissez votre trace, vos marques. De la même façon, sur un boîtier en bronze, la patine que vous obtenez est celle que votre peau et votre corps produisent sur le métal.

1969 Chronograph © Singer Reimagined
1969 Chronograph © Singer Reimagined

En plus du boîtier en bronze et du cadran kaki, vous avez ajouté de subtils détails comme cet anneau argenté sur lequel l’échelle du tachymètre de la 1969 Chronograph est imprimée…

En fait c’est un anneau blanc huître ! Je l’ai mis là pour deux raisons. Premièrement pour la clarté : ce chronographe peut suivre des événements d’une durée allant jusqu’à 60 heures. Donc je voulais distinguer l’échelle horaire du chronographe de l’échelle du tachymètre.

Deuxièmement, je voulais élever le cadran. J’adore le grain mat kaki, mais je craignais que le cadran soit un peu vide. Je souhaitais y mettre un accent pour enrichir cette disposition et le blanc huître va très bien avec le kaki et l’anneau externe doré. De plus ce blanc huître possède un reflet très intéressant.

1969 Chronograph © Singer Reimagined
1969 Chronograph © Singer Reimagined

Autre détail : vous avez associé ces éditions en bronze avec un bracelet en « tissu technique » à fixation Velcro…

Évidemment, si les propriétaires le souhaitent, ils peuvent avoir un bracelet et une boucle plus traditionnels. Mais mon idée était que ce soit le genre de montre que l’on peut porter n’importe quand, n’importe où, dont on n’a pas besoin de se soucier. Et le bracelet en textile technique avec Velcro est parfait pour cela. Il offre un ajustement parfait et il est très résistant.

Je voulais aussi vraiment avoir un élément différent de tout ce que nous avons fait. En tant que designer, je m’ennuie assez vite. Parce que lorsque l’on lance un nouveau produit, pour le designer c’est quelque chose qui est déjà vieux de deux ans. Cela peut être frustrant de voir toujours la même chose sachant que tellement plus est possible. Donc j’aime un peu animer la collection. Mais ce n’est sans doute pas la meilleure manière d’optimiser notre production !

Et pour les nouvelles éditions à cadran argenté de la 1969 Chronograph et de la 1969 Timer, vous avez conservé le bracelet en acier qui affiche beaucoup de détails de design impressionnants…

Oui, il y a beaucoup de détails dans ce bracelet en acier inoxydable ! Les maillons en H ont des surfaces brossées et facettées, des extrémités arrondies et des bords chanfreinés polis. Puis il y a les maillons centraux polis, arrondis et lisses. Il se rétrécit aussi de 22 mm en haut à 18 mm en bas. Même la boucle présente un brossage fin sur la surface supérieure et des bords polis miroir.

Mais ce qui est intéressant c’est que vous pouvez prêter votre montre à votre enfant ou à votre compagne et elle peut facilement s’adapter à leur poignet sans avoir à retirer aucun maillon grâce au mécanisme de micro-ajustement dans le fermoir. Il permet 20 mm de serrage ou desserrage par paliers de 1 mm pour trouver le parfait ajustement. Donc je sais que ma copine pourrait bien voler ma montre un jour ou l’autre !

1969 collection © Singer Reimagined
Bracelet en acier inoxydable de la 1969 © Singer Reimagined
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